Robert the Bruce (1274-1329).

Robert the Bruce (1274-1329)
Robert the Bruce, Stirling castle - © kmiragaya

Robert the Bruce, roi des Écossais, est l’une des figures les plus emblématiques de l’histoire de l’Écosse. Sa vie et son règne sont marqués par des luttes pour l’indépendance contre l’Angleterre, des alliances politiques stratégiques et une détermination inébranlable. En tant que meneur de la première guerre d’indépendance écossaise, il a joué un rôle crucial dans la formation de l’identité nationale écossaise et a laissé un héritage durable dans la mémoire collective du pays. Cet article explore en détail la vie, les défis et les accomplissements de Robert the Bruce, une figure historique qui continue d’inspirer et de fasciner.

Vie de Robert the Bruce

Jeunesse

Robert the Bruce est né le 11 juillet 1274 au château de Turnberry, dans le comté d’Ayrshire, en Écosse. Il était l’aîné des dix enfants de Robert de Brus, 6e Lord d’Annandale, et de Marjorie, comtesse de Carrick. Son ascendance noble lui a donné une éducation solide et un accès aux cercles politiques et militaires de l’époque.

Dès son jeune âge, Robert the Bruce a été formé pour assumer des responsabilités importantes. Il a été élevé dans une atmosphère de noblesse et de chevalerie, apprenant les arts de la guerre et de la politique. Les années de formation de Bruce ont été marquées par la lutte pour le pouvoir entre les nobles écossais et les pressions croissantes de l’Angleterre sous le règne d’Édouard I.

Le temps de la lutte pour l’indépendance écossaise

À la fin du XIIIe siècle, l’Écosse traversait une période tumultueuse. Le roi Alexandre III d’Écosse est mort en 1286, laissant un vide de pouvoir et déclenchant une crise de succession. La mort prématurée de sa petite-fille, Margaret, la “Maid of Norway”, en 1290, a aggravé la situation, menant à une intervention directe d’Édouard I d’Angleterre. Édouard a tenté d’imposer son autorité sur l’Écosse, provoquant la résistance des nobles écossais.

Robert the Bruce se trouvait dans une position délicate. Sa famille avait des prétentions au trône, mais il devait naviguer entre ses ambitions personnelles et les réalités politiques. En 1296, la guerre éclata lorsque l’Angleterre envahit l’Écosse, capturant le roi John Balliol et installant une administration anglaise.

Ascension au pouvoir

Robert the Bruce - © astar321

Robert the Bruce – © astar321

En 1306, après des années de lutte et de méfiance entre les différentes factions nobles, Robert the Bruce fit un geste audacieux. Le 10 février 1306, il assassina John Comyn, un rival au trône, dans une église à Dumfries. Cet acte audacieux marqua le début de sa campagne pour la couronne écossaise. Bruce se fit couronner roi des Écossais à Scone le 25 mars 1306.

Cependant, ses débuts en tant que roi furent difficiles. Les forces anglaises, déterminées à maintenir leur emprise sur l’Écosse, écrasèrent Bruce lors de la bataille de Methven en juin 1306. Bruce fut forcé de fuir et passa plusieurs mois en fuite, souvent dans des conditions précaires. Cette période de sa vie est entourée de légendes, notamment celle où il aurait trouvé l’inspiration en observant une araignée persévérant à tisser sa toile.

Résistance et victoires

Malgré les revers initiaux, Robert the Bruce ne renonça jamais à sa quête pour l’indépendance écossaise. Il adopta des tactiques de guérilla, frappant rapidement et se retirant avant que les forces anglaises ne puissent répondre efficacement. Cette approche porta ses fruits, et il commença à regagner du terrain.

L’un des moments décisifs de sa campagne fut la bataille de Bannockburn en 1314. Contre toute attente, Bruce et ses forces écossaises infligèrent une défaite écrasante aux Anglais, consolidant sa position en tant que roi et héros national. Bannockburn n’était pas seulement une victoire militaire, mais un symbole puissant de la résilience et de l’esprit de lutte écossais.

Consolidation du pouvoir

Après la victoire de Bannockburn, Robert the Bruce se concentra sur la consolidation de son pouvoir et la reconnaissance internationale de son règne. Il entreprit de pacifier les nobles écossais restants qui étaient encore fidèles à l’Angleterre et chercha à établir des alliances avec d’autres puissances européennes.

En 1320, la Déclaration d’Arbroath, une lettre signée par les nobles écossais et adressée au pape Jean XXII, proclamait le droit de l’Écosse à l’indépendance et à l’autodétermination. Ce document est considéré comme une déclaration d’indépendance précoce et un appel à la reconnaissance internationale de la souveraineté écossaise.

Dernières années

Robert the Bruce continua à régner jusqu’à sa mort en 1329. Vers la fin de sa vie, il souffrait de maladies, probablement la lèpre, ce qui limita ses activités. Malgré sa santé déclinante, il réussit à sécuriser un traité de paix avec l’Angleterre en 1328, connu sous le nom de Traité d’Édimbourg-Northampton, qui reconnaissait l’indépendance de l’Écosse et la légitimité de son règne.

Robert the Bruce mourut le 7 juin 1329 au château de Cardross, laissant derrière lui un héritage monumental. Son fils, David II, lui succéda, mais ce fut la mémoire de Bruce qui continua à inspirer les générations suivantes. Il fut enterré à l’abbaye de Dunfermline, et son cœur, selon sa volonté, fut emporté en Terre Sainte par Sir James Douglas avant d’être finalement ramené en Écosse et enterré à Melrose Abbey.